Rencontre avec Charles Tesson
Charles Tesson est venu à notre rencontre au lycée.
Le jeudi 5 octobre, Charles Tesson est venu au Lycée Français Louis Pasteur de Bogotá, grâce à une proposition de M. Arnaud Miquel, attaché audiovisuel régional pays andins auprès de l’ambassade de France en Colombie.
Charles Tesson est un critique de cinéma. Nous savons maintenant qu’il est un incontournable critique dans l’histoire du cinéma de ces 50 dernières années. Il a participé à de nombreux événements essentiels. Il a été collaborateur des Cahiers du cinéma à partir de 1979, il en a été le rédacteur en chef de 1998 jusqu’à 2003. Par ailleurs, en avril 2011, le Syndicat français de la critique de cinéma l’a nommé délégué général de la Semaine de la critique à Cannes, poste qu’il a assuré jusqu’en juin 2021 : dix éditions ! Pendant la seconde partie de cette période, il a également assuré la présidence de l’Aide aux cinémas du monde pour le CNC, dont plusieurs films colombiens ont pu bénéficier. Enfin, il a enseigné l’histoire et l’esthétique du cinéma à l’Université Sorbonne-Nouvelle jusqu’à juin 2023.
C’est une grande chance que nous avons eue !
Les Premières de l’option CAV (Cinéma-Audiovisuel) et les élèves de Seconde 1, encadrés par leurs enseignants Madame Duault et Monsieur Cochet, ont découvert les mécanismes du métier de critique de cinéma grâce à une conférence de Charles Tesson.
Cette rencontre éclaire notre vision d’élèves sur nos pratiques de cinéphiles et même fait naître une envie d’agir sur “les politiques du cinéma” et d’ouvrir des débats : “Qu’est-ce qu’on doit critiquer ?”, “Pourquoi ?”, “Pour qui ?” et “Comment ?”.
Un métier amoureux et généreux : au fil du temps, l’exercice de la critique n’a cessé de confirmer à Charles Tesson son amour pour le cinéma et l’a convaincu que c’est un amour qui se vit dans le partage.
La Complainte du sentier, 1955, Satyajit Ray.
Ce spécialiste du cinéma d’Abbas Kiarostami, de Luis Buñuel, de Satyajit Ray, de Jacques Tourneur, de J.-L. Godard, … et du cinéma asiatique, nous a longuement exposé la formation de son regard de critique de cinéma qui s’appuie sur une culture cinématographique époustouflante.
Voyageant aisément d’un paysage cinématographique à un autre, ou de son activité d’écrivain aux Cahiers à celle de programmateur à Cannes, Charles Tesson a nourri pendant deux heures un plaisir que nous commençons de connaître de mieux en mieux : le plaisir esthétique du cinéma.
Sara RINCON ROJAS, 1ère 1, Option CAV
Le métier de critique de cinéma.
La rencontre que nous avons eue avec Charles Tesson a eu raison de quelques préjugés que nous avions sur le métier de critique de cinéma.
Il nous a confié quelques règles incontournables de son art de la critique :
- Ne jamais perdre de vue ce principal objectif : être attentif dans un film à son rapport avec l’évolution du cinéma d’un point de vue esthétique.
- Avant la rédaction d’un article, définir clairement le type de lecteur à qui est adressée la critique : est-ce un lecteur qui a déjà vu le film ? s’agit-il plutôt d’un lecteur qui n’a pas encore vu le film et à qui il s’agit donc de donner des bonnes raisons de le voir ?
- Partir de ses propres émotions de spectateur : le cinéma, c’est avant tout un art vivant, une histoire avec des personnages qui vivent des émotions, et des spectateurs qui, de leur côté, ressentent des émotions : le critique ne peut pas négliger cette part affective.
- Il y a de si nombreux angles par lesquels on regarde un film… : le critique doit choisir un angle, parmi d’autres possibles.
- Avoir un regard critique, autrement dit se poser un certain nombre de questions : qu’est-ce que le film attend du spectateur ? de l’industrie du cinéma? Quelle est la personnalité du film?
- Ne jamais se croire plus malin que les films : pour chaque film nouveau, l’accueillir d’abord avec une curiosité d’enfant.
À sa façon, lorsqu’il se donne ces directives exigeantes, le critique de cinéma est donc un formateur de cinéphilie.
Teo LÓPEZ ARBOLEDA, 1ère 2, Option CAV